23 kms du Mont Blanc - Arrivée 3

23 kms du Mont-Blanc : Baptême du Trail

Ce samedi 30 juin 2018, je me lançais sur ce qui était pour moi une course totalement inédite : un trail de montagne, en l’occurrence ici le 23 kms du Mont-Blanc. Après avoir vu les copains de AR Bastille aller s’éclater dans les montagnes, il était temps pour moi aussi de délaisser un peu le bitume et d’aller tâter de la caillasse et des sentiers de montagne.

Course faisant parti du célèbre week-end du marathon du Mont-Blanc, fête du trail par excellence à Chamonix, il n’est pourtant pas aisé de s’inscrire à ces courses. En effet, les formats 23 kms, 42 kms et  90 kms ne nécessitent pas de points ITRA comme critère de qualification comme pour certaines courses de trail, mais se jouent au tirage au sort (les points ITRA sont attribués lors de certaines courses de trail pour les finishers, et permettent l’accès sous certaines conditions à d’autres courses d’un niveau plus relevé). Je m’étais donc inscrit en groupe avec plusieurs comparses d’AR Bastille pour multiplier nos chances, et nous avons eu la joie d’être tirés au sort.

Préparation express pour multiple objectifs

Cet objectif était toutefois encore assez lointain à l’époque, et bien qu’ambitionnant de me mettre au trail de manière active pour la saison d’été, j’avais alors d’autres échéances sportives plus proches à préparer. Le marathon de Paris tout d’abord, gros objectif de début d’année qui m’a prit le début de saison. Les semaines se sont ensuite vite enchaînées, puisqu’après deux semaines de récupération nécessaires, je partais sur un tout autre défi sportif : un séjour touristique à vélo sur 10 jours à travers une partie de la France.

Voici donc que la mi-mai vient pointer le bout de son nez, sans que je ne me sois vraiment remis au travail. Et là c’est compliqué. Parce que j’ai 2 objectifs : le 10k Adidas le 10 juin, puis la saison de trail à partir de fin juin. Du travail de vitesse d’un côté, du travail d’endurance et de côte de l’autre. Aïe. Pas très compatible tout ça.

Je décide donc de consacrer tout d’abord les 4 semaines me séparant du 10k Adidas principalement à cet objectif, car plus proche, et me permettant de me remettre très rapidement dans le bain. Avec donc comme idée de passer en mode trail dès cette course passée, pour les 3 semaines me restant.

Après coup, je pense que cette planification était optimale, car ce cadencement m’a permis tout d’abord de regagner en vitesse, en cardio et en puissance musculaire très rapidement, autant de choses qui étaient également très importantes pour la saison de trail. Mon biking trip précédent m’avait déjà bien permis également de bosser mon cardio et ma puissance musculaire même si ça n’en était pas l’ambition. Les 3 semaines finales m’ont ainsi permis de travailler davantage sur le travail de côtes avec une bonne base de vitesse et d’endurance qui m’auront sans doute été bien utiles.

Maître mot : plaisir

Je me suis donc aligné sur la ligne de départ ce samedi 30 juin sur ces 23 kms et 1700m de D+ plutôt serein. J’avais surtout en tête de profiter et de voir en allant, sans forcer, d’y aller aux sensations, pour voir comment mon corps réagissait et pour découvrir les aléas et besoins spécifiques du trail. Pour une fois, ce serait donc une course uniquement pour le plaisir, sans chercher de chrono ni de classement, sans pointe de vitesse.

Départ sur l'aire des parapentes

8h, équipé de l’intégralité du matériel nécessaire, je m’élance donc de la piste des parapentes qui fait office de départ. L’ambiance est conviviale, les visages semblent plus souriants et moins fermés que lors des courses sur route. Pas de pression du chrono, plus de détente.

Nous partons donc pour ces 23 kms, avec une première portion de 12 kms qui doit être assez roulante d’après le profil de l’épreuve. Du moins pendant les premiers kms. Je prends mon temps, ne cherche pas à partir trop vite ni à doubler à tout prix pour une fois. Pas possible quand on est conditionné, je dois me rappeler que je ne suis pas là pour faire la course avec tout le monde et qu’il faut que j’y aille tranquillement pour garder la forme pour la suite.

Une nouvelle technique à apprendre

Arrivent les premières montées. Gentilles au début, je continue donc à courir. Moins gentilles ensuite, je vois tout le monde s’arrêter pour marcher, je fais donc de même. Pas facile à intégrer de s’arrêter de courir en pleine course, mais cela repose et nul ne sert de se fatiguer pour gagner 5 secondes sur une montée.

Je continue donc calmement, sauf sur une portion de 500m en descente où nous revenons sur du bitume. Là le routard en moi se réveille et j’allonge le pas et revient à un rythme qui me caractérise plus ! On reprend néanmoins un rythme plus adapté ensuite dans les petits chemins, ça fait davantage de temps pour faire coucou aux vaches qui nous observent sur le côté.

Vers le 9e km, nous arrivons dans un petit village où une foule importante nous attend, ce qui donne encore davantage de peps et surtout le sourire. Une fille reconnait même mon t-shirt Adidas Runners : « Ouais Adidas Runners, bien ouej mec ! ». On se tope la main et c’est reparti ! Vient néanmoins ensuite la première grosse montée de la course, qui dure un petit moment. C’est une sensation nouvelle pour moi de devoir passer en mode randonnée active en plein milieu d’une course. Ça casse le rythme, mais c’est plutôt intéressant, ça met un peu de piment. En revanche pas évident de relancer ensuite une fois revenu sur du plat.

Nous arrivons ensuite dans une bonne portion roulante dans la forêt, qui permet de bien dérouler et d’avoir un bon rythme. C’est très agréable de pouvoir aller courir dans les bois comme ça, avec pour seuls obstacles quelques pierres fichées dans le sol et des racines d’arbres. Le rythme est bon et je suis sur un bon tempo qui me permet de doubler un peu de monde, et étonnement de maintenir le rythme vis-à-vis des autres traileurs dans les descentes, moi qui craignais justement d’être à la ramasse du fait de mon manque de technique.

Nous arrivons ainsi à hauteur du 1er ravitaillement à Tré-la-ville, où nous entendons les tambours et les clameurs de la foule à l’avance. Des encouragements, à manger et à boire, tout ce qu’il faut ! C’est par ailleurs la première fois que je découvre ce que sont les fameux ravitaillements de trail. Et en effet rien à voir avec les ravitaillements des courses parisiennes : des fruits, des noix de cajou, des barres, des tucs, du coca,… De tout quoi, de quoi ravir les papilles et se rebooster pour la suite !

Une seconde partie en mode rando-course

C’est donc reparti pour cette seconde partie de course qui s’annonce plus compliquée. J’avais en effet remarqué sur le profil de la course que c’est là que commençaient vraiment les hostilités avec beaucoup de dénivelé en peu de kms. Ça ne manque pas, et on vient rapidement se casser les dents dans de longues montées. Très longues montées. Qui durent pas mal de temps. C’est simple, durant cette seconde partie j’ai l’impression d’avoir surtout fait de la randonnée et d’avoir passé plus de temps à marcher qu’à courir !

Néanmoins, je pousse sur les jambes et ne lâche rien. C’est dans ces moments d’adversité où il faut se pousser et donner de la force que je suis le meilleur, que je sors les crocs pour me battre. Et ça marche car au final je tiens plutôt bien le rythme avec les personnes qui me précédent, et continue d’avancer petit à petit.

Vient néanmoins un moment où les descentes se corsent un peu, lorsque l’on passe dans un passage plus technique où il faut sauter d’un rocher à l’autre pour descendre. Peu habitué de ce genre de terrain et un peu hésitant, surtout ayant peur de me fouler une cheville, c’est le seul moment où je me trouve pris en défaut et me fait doubler. Mais j’ai néanmoins l’impression d’avoir plutôt bien géré cette portion également au vu de mon manque d’expérience.

Des paysages pour les pupilles, des Tuc pour les papilles

Les derniers kilomètres avant le second ravitaillement de la Felgère sont un peu longs, surtout que je ne me souvenais plus au bout de combien de kms nous étions censés y arriver. Voici enfin le refuge en vue, tout là-bas. Les Tuc et le Coca ça se mérite, parce que les dernières bonnes montées dans la caillasse en plein soleil mettent les organismes à rude épreuve. On peut néanmoins se consoler devant la vue majestueuse qui s’offre à nous. En effet, jusqu’ici la forêt cachait en bonne partie la vision sur la vallée. Ce n’est désormais plus le cas et nous avons donc une vision directe sur le massif du Mont Blanc. Magique.

Magique aussi est ce ravitaillement. Divin. Du fromage et de la charcuterie ! Un peu fatigué, et sachant qu’il reste encore quelques kilomètres et surtout une bonne montée avant la fin, je prends mon temps et passe bien 5 min à me restaurer et reprendre des forces. Je préfère perdre du temps sur le ravitaillement et repartir à bloc que vouloir aller trop vite et fatiguer rapidement ensuite.

Des relances avec vue

Entre temps, je me suis donc fait doubler par pas mal de monde qui ont été moins lents sur cette pause manger, mais je les retrouve rapidement par la suite… et les double. En effet, il semblerait que les organismes fatiguent car je trouve que beaucoup de monde a du mal à relancer sur le plat, et a du mal sur les montées. De mon côté tout va bien, je suis à nouveau en pleine forme et continue d’avancer à mon rythme, sans forcer mais en relançant tout de même dès que le terrain le permet.

Ce n’est pourtant pas toujours facile car les sentiers sont parfois très étroits, donnant même parfois directement sur des ravins. Mais par contre, quelle vue ! Nous sommes désormais très fréquemment sur des balcons donnant directement sur le massif du Mont-Blanc, la vision devant nos yeux est splendide, incroyable. Ça en est difficile de ne pas trop s’attarder à regarder pour bien suivre le chemin et éviter l’accident.

Un final de rêve

Quelques dernières montées, et on se rapproche. J’aperçois désormais le refuge de l’arrivée en haut, je sais que la fin approche. Je m’accroche, essaie de courir un peu plus en montée, donne un peu plus de forces maintenant que je sais que l’effort va bientôt s’interrompre. Surprise, juste avant le refuge, nous passons sur une couche de neige. Fin juin. Normal. Ça glisse, pas facile de ne pas déraper, surtout que vu le monde qui nous scrute sur ces dernières centaines de mètres ça le ferait moyen.

Je pense être arrivé, mais non, encore une dernière côte qui cache la descente finale jusque l’arche d’arrivée. Grand sourire aux lèvres, profitant pleinement des derniers encouragements, je franchis l’arrivée de mon premier trail de montagne. Quelle joie, quel bonheur, je l’ai fait, et qu’est-ce que j’ai aimé ça !

Bilan plus que concluant

Une course parfaite, un parcours magnifique et des paysages grandioses, une ambiance de folie et des encouragements bienveillants tout au long de la course (oui même en pleine montagne), des ravitaillements tellement bons,… En parlant de ravitaillement, celui de l’arrivée incluait même de la bière ! La petite mousse bien fraiche qui fait tellement de bien à ce moment-là, un délice.

Bref, ce fut une découverte qui en amènera d’autres, avec davantage de trail, car j’ai vraiment adoré. Il semble de plus que je me sois vraiment bien débrouillé, puisque je finis en 3h35, et surtout 214e sur 2000 participants. Je ne m’attendais vraiment pas à aussi bien gérer cette course, et sans même l’avoir cherché, c’est la cerise sur le gâteau.

Maintenant, rendez-vous très bientôt sur le prochain trail avec une distance plus costaud : le trail des Passerelles, 40 kms et 2100m de D+ !

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