Biking Trip - Jour 9 - Le Gros du Roi 2

Arles – Sète : Arrivée en Méditerranée

Grosse fatigue du matin

Dernière grosse journée de route aujourd’hui, et il était temps ! En effet, je sens ce matin que le corps commence à vraiment fatiguer et qu’il serait temps que le chemin s’arrête. Cette impression se renforce assez rapidement une fois quitté Arles. Au bout d’à peine 10kms je sens déjà une petite fatigue poindre le bout de son nez, et surtout les fesses se manifester ! En effet, faire autant de distance assis sur une selle n’a pas épargné mon postérieur, et je sens désormais clairement le mécontentement de celui-ci.

La journée risque d’être difficile, il va falloir s’accrocher. La matinée ne sera en effet pas des plus agréables, et je fais régulièrement de petites pauses, qui font autant de bien physiquement que mentalement. Je me fixe des objectifs : encore 10 ou 15 kms et je m’accorde une pause. D’autant plus que je passe la matinée à parcourir la Camargue. Un milieu naturel très bien préservé certes mais assez monotone. Peu voire pas d’habitations, des kms qui défilent sans que grand-chose vienne perturber le paysage.

Halte dans une ville fortifiée

J’arrive néanmoins à Aigues-Mortes, pour profiter d’une bonne pause bien méritée et surtout bien nécessaire. C’est une ville au riche passé, à l’histoire chargée et fort intéressante que je m’apprête à visiter. En effet, Aigues-Mortes est une ville fortifiée, ce qui veut dire que l’ensemble de son centre-ville est entouré d’une large muraille qui devait protéger cette place forte du sud de la France. La ville a ainsi bâti sa puissance et sa richesse sur la volonté du roi Saint Louis d’en faire un point stratégique de la défense du royaume à l’embouchure du Rhône. Mais également d’en faire un port puissant, apte à être le point de départ des grandes expéditions de l’époque, les croisades.

Je pars donc à la conquête de cette muraille que j’arpente de tout son long (coucou l’entrée gratuite en 18-25 ans, ça va me manquer ça), découvrant de temps à autre l’histoire de la ville fortifiée, son importance dans le déroulement des croisades et l’utilisation de ces géants de pierre comme prisons contre les « hérétiques ».

Une visite riche en culture et en histoire donc, qui me prend un bon bout de temps, et me permet d’avoir dans le même temps une superbe vue sur l’ensemble des maisonnées du centre-ville. On se croirait presque revenu au Moyen-Age avec cette vue façon Game of Thrones. Je profite ensuite de cette pause culture pour manger et boire (qu’est ce qu’il fait chaud aujourd’hui !).

Vue sur la Grande Bleue

Revigoré par tant de découvertes, et surtout une longue pausé qui aura été bénéfique, je repars de plus belle. Direction : la Méditerranée ! La prochaine étape est en effet la station du Gros du Roi. Chose vite faite, et la prochaine pause ne tarde donc pas trop, cette fois-ci à côté de la Grande Bleue ! Le centre-ville est assez sympathique et fait petit village de vacances de pêche, même si cela grouille un peu de touristes. 

Je pars ensuite en direction de Palavas les Flots, toujours le long de la mer. Enfin, si j’y arrive. J’ai encore réussi à ne pas prendre la route la plus directe et me retrouve ainsi, au grès du fléchage routier, sur une départementale. Ah c’est sûr que je peux rouler à belle allure maintenant, pas d’embouteillages. Mais je crois que j’aurais bien aimé aller plus doucement au rythme des vagues cette fois-ci.

Ce n’est que partie remise, et je reviens sur la plage au niveau de la Grande Motte. Désormais, plus question de quitter les sentiers littoraux ! Non mais oh ! Petit à petit je progresse donc vers la station balnéaire de Palavas-les-Flots en longeant la mer. J’arrive enfin en milieu d’après-midi. L’ambiance est très festive et les rues sont remplies, si bien que je descends bien vite de mon fidèle destrier. Une sorte de festival de rue anime le centre-ville et les commerçants font ainsi cracher les enceintes sur les terrasses. Une atmosphère animée et colorée donc, et je profite de cette halte pour me faire une bonne glace sur la plage. On dira que c’était pour lutter contre la déshydratation. Je vous ai dit qu’il faisait chaud non ?

Sentiers détournés

Il est toutefois rapidement temps de repartir, le chemin est en effet encore long jusque Sète. Je me dirige donc vers la Cathédrale de Maguelone à l’ouest, située sur une petite île inaccessible aux voitures. L’occasion d’avoir un peu de calme, une jolie vue sur les environs et de rencontrer quelques paons, tiens donc.

Ensuite, d’après Google Maps j’étais censé pouvoir longer le canal du Rhône à Sète. Mais pour ceux qui me lisent depuis le premier article vous avez compris qu’il ne faut pas se fier à la technologie quand on est à vélo. Ce sympathique chemin de caillasse que veut me faire prendre notre ami cartographe est ainsi très clairement interdit aux vélos. En gros la crevaison assurée dans 2 kms j’imagine. On est donc reparti pour faire un détour de plus en passant plus au nord. Au passage par quelques départementales, ça m’aurait manqué de ne pas me retrouver sur de grands axes sinon. Et en passant à côté de la maison d’arrêt, avec barbelés et miradors, ambiance carte postale.

Retour aux sources

J’arrive néanmoins à retrouver un chemin plus apaisé au niveau de Vic-la-Gardiole. En effet, je retrouve… la ViaRhona ! Cette véloroute m’aura donc accompagné tout au long de mon périple. C’est cette route que j’avais pris durant mes premiers jours d’aventures, de Lyon à l’Ardèche. La ViaRhôna se subdivise en deux itinéraires à Arles : une partie vers les Saintes-Maries-du-Mont, que j’ai pris à l’envers, et une autre partie vers Sète. Je n’avais toutefois pas suivi ce sentier jusqu’ici car cela m’aurait empêché de passer par ces jolies découvertes de la journée : Aigues-Mortes, le Gros-du-Roi et Palavas-les-Flots.

Revenir sur la ViaRhôna me permet de rouler à nouveau sur des pistes cyclables jusque Frontignan-Plage, beaucoup plus agréable. Et surtout cela me permet de passer par des endroits magnifiques, au bord des étangs qui essaiment le bord de mer.

C’est ainsi que je rejoins Frontignan-Plage, où je perds de nouveau la trace de la ViaRhôna. Là, à nouveau pas le choix pour rejoindre Sète au plus vite, il faut prendre une nouvelle départementale. Surtout que le temps se couvre (c’est vraiment devenu une habitude en fin de parcours).

Sète, la petite Venise du Sud

J’arrive donc à Sète très fatigué, après 119 kms au total, et qui plus est après le trajet de la veille qui avait déjà été particulièrement éprouvant. Je n’en admire pas moins la beauté de la ville, longeant les canaux de Sète dès mon arrivée, canaux qui lui donnent son surnom de petite Venise du Sud.

Une dernière épreuve m’attend toutefois. Sète est une ville accolée au mont Saint-Clair, et une partie des habitations se situent donc en hauteur. C’est le cas de mon auberge de jeunesse bien sûr. Je me retrouve donc à devoir grimper de sacrées côtes, et même sur la plus petite vitesse je finis par lâcher devant le lycée Paul Valéry (oui, ça m’a marqué). Je continue le chemin à pied en poussant mon vélo jusqu’à l’auberge de jeunesse de la ville. Un lieu assez vieillissant, mais qui bénéficie toutefois d’une magnifique vue sur la ville du fait de sa position géographique (encore heureux vu ce que j’ai grimpé, oui à ce moment je suis fatigué donc je ronchonne).

La douche qui m’y attend me fait un bien fou, et c’est donc rafraichi et requinqué que je pars découvrir un peu plus le centre-ville. Celui-ci s’est construit autour des fameux canaux, qui font de Sète une ville toute en beauté et où il est agréable de se promener. J’en profite pour prendre mon diner dans un restaurant au bord de l’eau, histoire de terminer pour le mieux cette magnifique journée. Celle-ci aura en effet été éprouvante et longue, mais aussi tellement riche en souvenirs que la fatigue est vite oubliée.

Prochain article : Une journée davantage repos avant le grand retour à Paris, avec une petite distance le matin pour rejoindre Montpellier et découvrir le grand final de ce biking trip.

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