Passage du Gois

Mercredi 22 Mai 2019, Jour 1, Nantes – St Urbain

Et c’est parti ! Premiers coups de pédales, premiers feux rouges, premières interrogations sur la route. Magnifique sens de l’orientation. Heureusement, une fois sorti de la ville, je trouve plus facilement mes marques pour m’engager tout droit directement Noirmoutier. L’objectif est de filer au plus vite vers la côte et de visiter l’île de Noirmoutier dans la foulée. Souhaitant traverser par le passage du Gois (je reviendrai ensuite sur ce lieu entre terre et mer), je dois être sur place au plus tard pour 14h30. Un bon 60-65 kilomètres dans la matinée donc. Easy Peasy.

Une matinée à oublier

Enfin, normalement. Il y a quand même un aspect à signaler quand on prépare ce genre de vacances un peu *originales*, mieux vaut être prêt physiquement. Or, je manquais, dirons-nous, d’un peu d’entrainement. Bref, j’ai roulé une unique fois ces derniers temps. Par ces premiers temps, je veux dire cette année. 26 kilomètres. Pour préparer un tour de 930 kilomètres. Easy Peasy ?

Les premières difficultés commencent dès les 30 kilomètres franchis. Le paysage est assez monotone, la traversée de la campagne nantaise n’est pas très folichonne. Je n’avance pas aussi vite que je le souhaiterais, j’ai l’impression de me trainer. J’essaie de me dire que ce n’est qu’un effet de mon imagination, que j’ai juste beaucoup trop envie d’être déjà sur la côte, de voir la mer, de respirer l’air marin, de sentir le vent contre ma peau. Mais force est de constater que les jambes sont un peu à la ramasse quand même. Tant pis, elles n’ont pas le choix, on avance moussaillon !

Petit à petit, l’oiseau ne fait pas son nid, mais le vélo avance, lui. Cette première portion n’est pas nécessairement la plus agréable, mais c’est prévu d’avance. Ce qui m’intéresse dans cette longue traversée de France qui s’ouvre à moi, c’est de longer les larges étendues de sable, de respirer l’iode, d’aller admirer le tumulte des vagues. Alors le plancher des vaches il est clair que ça ne me motive pas plus que ça pour l’instant.

Les premiers embruns

Mais déjà les premières brises arrivent, les premières bandes de sable, le ballet des éoliennes, les premiers parcs à huitres. Quelques derniers coups de pédales, et me voilà donc enfin arrivée sur mon lieu de pique-nique du jour, le passage du Gois.

Lieu de traversée naturelle entre le continent et l’île de Noirmoutier, passage entre mer, terre et ciel, cette étroite bande de terre pavée n’est accessible que quelques heures par jour. En effet, sous l’effet des inexorables marées, ce passage est submergé une bonne partie du temps. Les marées basses donnent ainsi l’occasion aux véhicules de toute sorte de rejoindre Noirmoutier, aux touristes de prendre des photos (ci-dessous), aux locaux d’aller ramasser foules de crustacés.

C’est fou de voir comment d’aussi grandes étendues de sable se retrouvent dénudées, offertes aux foulées des hommes, en aussi peu de temps. La mer, impétueuse, forte, entraîne avec elle la houle qui portait les navires, laissant ceux-ci s’échouer sur les fonds marins.

L’île de Noirmoutier

Arrivé sur l’île de Noirmoutier, j’ai la surprise de découvrir que plusieurs chemins sont aménagés tout spécialement pour la pratique cycliste, afin de mieux faire découvrir l’île de par l’intérieur des terres, sans avoir à se mêler aux moteurs vrombissants. Je prends plaisir à aller me balader le long de ces chemins, à aller m’aventurer dans les rues de Noirmoutier-en-l’île, à longer les plages de sable, à me promener dans le port de L’Herbaudière. Par la chaleur qu’il fait, une petite glace me paraît alors bien nécessaire ! L’île est agréable, calme, la mer se laisse à voir très fréquemment, et les champs de fleurs viennent agrémenter le tout.

Reprenant mon fidèle biclou, je me mets ensuite en quête de revenir vers le continent, sachant que les kilomètres sont encore longs avant mon lieu de villégiature du soir. J’ai prévu un total de 125 kilomètres pour la journée, une des plus longues, pas de quoi chômer.

Souhaitant reprendre les chemins si agréables de l’île, et la départementale n’étant clairement pas très indiqué si je souhaite rentrer en une pièce, je me rallonge malheureusement la route. Si bien que c’est un peu trop fatigué que j’atteins enfin le bout de l’île pour prendre le pont (passage artificiel cette fois-ci) pour rejoindre terre.

Me reste ensuite un petit périple, quelque peu allongé faute de prendre la bonne route, pour filer vers mon lieu de repos : une charmante maison au cœur du marais, avec accueil 4 étoiles. De quoi me requinquer après une journée cruellement plus longue que voulu : 140 kilomètres. Pas mal pour une première étape, n’est-ce-pas ? Une douche, un plat de pâtes, un épisode de Burger Quiz à la TV, et me voilà arrivé dans les bras de Morphée.

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