Biking Trip - Jour 2 - Belvédère 3

Lyon-Sarras, journée entre culture, vent et pluie

7h du matin, le réveil sonne. Clairement pas adepte du réveil matinal (un vrai oiseau de nuit), je suis plutôt du genre à fixer le plafond qu’à sortir les pieds hors du lit dès la première sonnerie (mais on le fait tous, n’est-ce pas ?). Pourtant là aucun problème, je suis frais et paré pour partir affronter les kms et faire chauffer les mollets. Il va falloir se faire à ce rythme matinal auquel j’ai tant de mal à m’accoutumer au quotidien, mieux vaut partir tôt vu les longues journées qui m’attendent !

Quelques minutes plus tard, le vélo est là, prêt, rutilant, mes affaires bien rangées dans les sacoches, casque sur la tête et mitaines aux mains. Je m’étais débarrassé la veille de ma housse de vélo en l’envoyant en poste restante au bureau de poste de Montpellier, ville finale de ce périple, afin de ne pas m’encombrer de ce poids inutile pendant le voyage.

Un départ qui annonce la couleur : pluie et vent

Première étape : quitter Lyon. Un échec dès le début, puisqu’au bout de 5 min j’en suis à regarder mon GPS pour comprendre quel pont va enfin m’emmener dans le bon sens. Ah ça y est, Lyon s’éloigne et c’est parti sur des routes moins encombrées. L’avantage de partir tôt le matin est aussi d’éviter au maximum les gros flux de circulation qu’on ne manque pas de rencontrer en sortant des grosses villes.

Les premiers kms se passent bien, malgré un temps un peu frisquet. Pourtant, je sais à l’avance que la journée va être compliquée. La distance prévue pour la journée est conséquente, 120 kms. Surtout, la météo promet d’être exécrable à partir de milieu d’après-midi. Bon après, la météo vous savez ce qu’ils nous promettent et ce qui arrive vraiment… Ca ne manque pas, en fait il commence à pleuvoir dès le matin. C’est pas drôle sinon.

Autre difficulté, le premier tronçon, de Lyon à Givors, était marqué comme très difficile car n’étant pas vraiment aménagé pour les vélos. Des itinéraires provisoires sont pourtant normalement prévus. Je m’en serais bien passé au final… Parce que je ne sais pas avec quels vélos ils pensaient pouvoir emprunter ces chemins, mais moi et mon petit vélo de route on était clairement pas prévus au programme. Après quelques kms dans les cailloux, la joie maintenant de se retrouver dans des sous-bois avec de l’herbe à mi-mollets. Déjà pas folichon, en plus en temps de pluie l’herbe ça mouille. Et me voilà donc m’extrayant de ces chemins honnis, bien dégueulasse.

Vaille que vaille, me voilà tout de même arrivé à Givors, la pluie s’étant décidée à me laisser un peu tranquille. Trop aimable. Direction la première vraie étape de la journée maintenant : Vienne. Heureusement ce trajet se passe de manière bien plus aisée, sur les jolies pistes cyclables aménagées de la ViaRhôna. Ça aide bien, parce que voilà que le vent commence à se lever maintenant. J’avais vu que le vent tournait plutôt naturellement du nord au sud dans la vallée du Rhône, donc dans le dos. Cette journée étant placée sous le signe de la chance, il souffle… dans l’autre sens.  

Vienne, étape au riche passé antique

La ville de Vienne réserve de belles surprises, et notamment un magnifique belvédère offrant une superbe vue sur l’ensemble de la vallée alentour.

En contrebas, les vestiges du théâtre gallo-romain de la ville, avec quelques autres ruines à proximité qui témoignent du riche passé de la cité. Vienne fait en effet partie de ces quelques villes où l’emprise gallo-romaine se fait encore grandement sentir, restes de la grandeur de la civilisation romaine dans la vallée du Rhône. Peu de l’époque demeure encore sur pied, mais la ville s’est construite à partir et sur les bases de l’organisation traditionnelle des cités romaines, autour du temple, du forum et du théâtre gallo-romain. Autre monument d’exception qui s’offre au regard du visiteur curieux : le temple d’Auguste et de Livie. Un vestige qui détonne au milieu des petites rues plus contemporaines, mais qui permet de se rendre compte des débuts de la construction de Vienne, et de la taille du forum l’entourant. Les romains avaient ainsi élevé les pièces maitresses de leur cité en alignement, du forum au théâtre, puis en utilisant les soubassements de la colline pour construire leur temple surplombant toute la ville.

Vienne vaut surtout pour la richesse de ce patrimoine historique. La ville n’en demeure pas moins aujourd’hui modeste, écrasée sans doute par la concurrence de voisines plus grandes comme Lyon et Montélimar. La quiétude des lieux que j’ai visité était surement due au repos dominical, mais je n’ai toutefois pas eu l’impression que la ville était autrement des plus dynamiques.

Sous le vent

Me voilà ensuite reparti plein sud le long du Rhône, en direction de l’étape d’arrivée du soir, mais avant cela de la prochaine visite prévue aujourd’hui : le Palais Idéal du facteur Cheval à Hauterives.

Le chemin m’entraîne au milieu de vignes des côtes du Rhône, sur de petites routes de campagne charmantes et pleinement adaptés au cyclotourisme, du fait du très faible trafic automobile. De quoi voyager paisiblement, avant de revenir profiter des pistes cyclables le long du fleuve.

L’après-midi n’en reste pas moins physiquement éprouvante, avec un vent qui se lève de plus en plus, avec de fortes rafales qui viennent me planter sur place. Les cuisses et les mollets protestent, et il faut pousser de plus en plus fort pour continuer à aller de l’avant.

Je m’éloigne un temps de la ViaRhôna pour partir vers Hauterives et son attraction, le Palais Idéal du Facteur Cheval. Ce palais aux formes biscornues et incongrues fut créé de toutes pièces par une seule personne, M. Cheval, facteur de profession, durant des décennies. Une curiosité qui valait la peine de parcourir quelques dizaines de kms supplémentaires, même avec un peu de dénivelé. Le vent s’est toutefois mêlé de mes projets, et la météo est devenue toujours plus mauvaise au fur et à mesure. Au point que, patatras, presque plus moyen d’avancer, des rafales qui me soufflent et me balancent à droite à gauche, me ballotent sur la route, me font dériver dangereusement près des voitures malgré mes efforts. Que des coups à prendre donc, beaucoup de fatigue pour peu de distance parcourue, et un épuisement qui point le nez. Je décide donc d’abandonner et de revenir vers le point d’arrivée de la journée pour préserver mes forces pour le chemin restant à parcourir.

Pour bien terminer la journée

Pour finir la journée en beauté, alors que je me rapproche peu à peu de la fin (enfin un peu trop lentement à mon avis), une pluie battante finit par s’abattre sur moi. Je l’avais évitée jusque-là dans l’après-midi, mais je me doutais bien que je n’allais pas y couper d’ici la fin, et c’est donc trempé, frigorifié, que j’entame la dernière dizaine de kilomètres qui me reste. Avec donc une arrivée en mode serpillère et dégoulinant, et au compteur 125 kms parcourus de haute lutte, une fatigue bien présente et des jambes guère ravies du traitement infligé lors de ce premier tronçon.

Cette journée ce n’était pas les malheurs de Sophie mais bien les malheurs de Benjamin X) Le genre de journée où tu te dis : « Mais je suis vraiment trop c*n, pourquoi je me suis lancé là-dedans encore ? » (On a tous connu ce moment sur la fin d’un défi un peu compliqué n’est-ce pas les sportifs ?). Mais prêt malgré tout à repartir en découdre pour les prochains jours. Parce que comme on le dit souvent à l’entrainement, on « est pas en sucre ». Ne jamais baisser les bras, aller étape par étape et prendre les choses comme elles viennent. Après tout, plus rien ne peut être pire que cette première journée cycliste, non ?

Prochain article : Deuxième journée direction plein sud sur la ViaRhona, avec des sensations très ambivalentes entre la matinée et l’après-midi.

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